L’HISTOIRE
En 1137, le comte de Ponthieu, Guy II, fit appel aux moines de Cîteaux qui s’installèrent en 1158 à Valloires, sur la pente douce d’un coteau abrité.
L’abbaye connut d’abord une période de grande prospérité, avec un domaine rural de plusieurs milliers d’hectares répartis en une dizaine de granges, dont quelques-unes demeurent, entourées de leurs terres.
Du 14e au 17e siècle, l’histoire du Ponthieu, avec guerres et pillages, accompagnés d’un certain désordre spirituel et moral, entraînèrent sa décadence.
Au 17e siècle, plusieurs incendies ravagèrent le monastère, mais l’histoire a ses surprises.
La commende, généralement peu favorable aux abbayes, fut ici salutaire. Tous les commendataires de Valloires furent des ecclésiastiques.
Sous Jean Martineau, les bâtiments monastiques et ceux de la cour d’entrée furent reconstruits à peu de choses près dans l’aspect qu’ils gardent encore. Par contre, les réparations faites à la hâte sur l’église provoquèrent, en 1741, l’effondrement du clocher sur l’abbatiale, entraînant sa destruction. Une reconstruction intégrale fut entreprise de 1741 à 1756 sous l’abbatiat de François d’Orléans de la Motte, évêque d’Amiens et commendataire.
Si l’abbaye existe encore, c’est qu’elle fut acquise à la Révolution par Jourdain de l’Éloge, châtelain d’Argoules, qui voulait la garder dans le but d’y réinstaller des moines.
Une communauté laïque belge occupa les lieux, suivie par les frères de St-Vincent de Paul qui y installèrent un orphelinat agricole.
Nouveau drame causé par la loi du 1er Juillet 1901 sur les congrégations où l’on annonce la mise en vente en 1906. Grâce à des interventions politiques, l’abbaye échappa à la vente et elle fut classée monument historique le 29 Septembre 1907.
Il s’ensuit une période d’abandon et de pillages puis l’abbaye fut transformée en hôpital militaire belge durant la première guerre mondiale de 1914 à 1918.
C’est en 1922 que Mademoiselle Papillon, infirmière de la Croix Rouge Française, fonde l’association de Valloires : préventorium, dispensaires, accueil des enfants, colonies de vacances… sont créés.
En France où les abbayes du Moyen Âge nous sont plus familières, Valloires est une exception, une sorte de miracle de l’art où le Divin et l’Humain se compénètrent. L’harmonie des formes, la sobriété des lignes, tant de beauté parfaite, sans parler des charmes du paysage alentour et notamment des jardins, imprègnent le site d’une intense émotion esthétique et même mystique.
Extrait du ‘Guide routier de l’Europe cistercienne’, de Bernard PEUGNIEZ
Extrait de ‘Abbaye de Valloires’, Editions Abbaye de Valloires
Disponibles à la boutique-librairie de l’abbaye
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